Mémoires ou Journal historique et politique de Lyon - Année 1715 - Volume 1 - Page 278
Ce même jour 15 mars. Monsieur Ravat, prévost des marchands envoya aux arrêts le sieur Colomby, chevalier du guet, chez luy ; pour avoir fait placer contre ses ordres quelques uns de ses soldats dans l’église de Saint Jean lors de la prise de possession de Mr l’archevêque, luy ayant auparavant fait savoir qu'il ne devoit faire tenir sa compagnie que hors de l’église & à l’entrée d'icelle, & que le dedans devoit être gardé par la compagnie des arquebusiers. Mr l’archevêque dans le même jour demanda à Monsieur le prévost des marchands son relâche qu'il luy accorda sur le champ. Le chevalier du guet se rendit aussi tôt auprès de Mr l’archevêque pour l’en remercier & sur ce que Monsieur Ravat qui étoit présent luy fit quelques corrections assez familières. Le chevalier du guet luy répondit aussi assez brusquement Mr l’archevêquese retira pour ne point entrer dans ce différent qui ne convenoit pas d'ailleurs à sa dignité ni à sa place. Le chevalier du guet a eu tort, il est d'un naturel assez brutal & n'a pas au surplus un génie fort supérieur. Monsieur Ravat en sait plus que luy, il a l’autorité en main & ne pardonne pas aisément s'il croit avoir été offensé. Il est bien homme à l’en faire repentir & même a le faire casser aux gages. Colomby, mon pauvre cousin, n'est pas riche & ne subsiste même que des bienfaits du consulat. Monsieur Ravat aussi mon cousin est au contraire puissant en biens, en crédit, en autorité. Ainsi c'est le pot de terre contre